samedi 17 décembre 2016

Le gaz radon dans les habitations : pourquoi encourager une psychose de plus vu les doses ?

Zone rouge !

La paranoïa s'installe et l'IRSN y contribue une fois de plus :
Une carte prétendument scientifique dont une grande partie est coloriée en rouge fait peur.
Exemples de reprise sans distance critique :
"le radon est la cause de 10 % des décès du cancer du poumon en France. "

"l’on estime en France qu’il y a environ 2 000 décès par an liés au radon"


En Belgique idem :
"Radon: dès 2018, une nouvelle norme classera 80% d'habitations supplémentaires en zone à risque"


En fait, en abaissant le prétendu seuil de danger à des niveaux ridiculement bas, il est facile de généraliser la peur et de l'amplifier.

Dans le contexte actuel, celui qui dénoncera ces excès passera forcément pour un affreux pronucléaire révisionniste même s'il a raison sur le fond. (Voir les documents sur www.ecolo.org (2))

La résilience cellulaire dépend beaucoup de la santé et de l'âge, mais même cela ne tient pas pour justifier cet alarmisme. Un adulte en santé moyenne ou même basse n'a pas de raison valable de s'inquiéter du radon. Respirer au dessus d'un sol et au milieu de murs granitiques n'a généralement pas d'incidence sauf à calfeutrer toutes les issues d'air (dans ce cas le CO2 nous affectera plus vite...).
Dangereux à partir de combien ?

Rappel scientifique.

A partir de 500 Bq/m3 on voit un léger excès de cancers du poumon chez les femmes qui ne fument pas (cf étude Conradi, Becker dans les années 90 dans l'Erzgebirge).

1 000 bq/m2 semble un seuil tout à fait raisonnable à l'échelle collective. En effet il faut comparer les pertes en années de vie avec celles induites si on détourne pour les familles modestes les subventions affectées à leur protection sociale. Chacun est libre évidemment de ventiler davantage son logemres si ce taux est plus élevé.

Bien sûr, chez les fumeurs, la situation est plus sensible. Le RR croît à partir de 150 Bq/m3 dans la meta-analyse de Darby et al. Mais c'est le tabac qui en est la cause. Doit-on affecter le niveau social des classes modestes pour sauver quelques victimes suicidaires ?

Attention : Je n'ai nulle intention de nier la dangerosité du radon à haute dose. Les rats exposés permettent de confirmer que les expositions à ses produits de filiation ont un risque cancérogène avéré dès 20 WLM.

Alors que conclure ?

Que le risque reste infiniment faible face au tabac et l'existence de ce risque ne contredit pas de potentiels effets bénéfiques (observés selon les critères de la médecine fondée sur les preuves, mais encore peu étudiés et publiés faute d'intérêt financier).

L'irradiation externe est aussi douée de vertus thérapeutiques y compris sur diverses pathologies douloureuses comme les spondylarthrites... (Cures de la Bourboule, etc..)
150 Bq/m3 : qui dit mieux ?

Encore faut-il préciser l'unité et savoir de quoi on parle.


Comparons par exemple avec la radioactivité naturelle du corps humain.

En effet le becquerel est une unité toute petite, qui correspond à la désintégration d'un seul atome à chaque seconde, ce qui est une quantité de radioactivité infiniment minuscule.

Nous pouvons donc assez facilement rencontrer ou même vivre en permanence avec une radioactivité en milliers de becquerels autour de nous (et même en nous !) ... sans que cela présente le moindre danger.

Le corps humain c'est environ 10 000 Becquerels de radioactivité naturelle (principalement du carbone 14 et du potassium 40 comme dans l'eau de mer) pour un volume de 0,07 m3, ce qui, en faisant

la division de ces deux chiffres, correspond à une concentration naturelle de 150 000 Bq/m3 de radioactivité naturelle dans notre organisme.

Oui, vous avez bien lu : 150 000 Bq/m3, ce qui parait ENORME, ce n'est que la radioactivité naturelle du corps humain, depuis la nuit des temps, même avant le démarrage de la première centrale nucléaire au milieu du XX ème siècle et avant qu'Antoine Becquerel ait découvert la radioactivité en 1896 !

Ce chiffre de 300 (si on ne précise pas l'unité) parait (en l'absence de références) très élevé, mais en réalité il s'agit donc d'une valeur extrêmement basse et tout à fait normale.

Autrefois la limite était à 1000, puis 500, puis 300. Comme on n'arrête pas le progrès, ce sera bientôt, 100 puis 50...

 A partir du moment ou on accepte de croire en la théorie (fausse) de la RLSS (Relation linéaire sans seuil), 150 Bq/m3 ce qui est effectivement très faible, c'est encore beaucoup trop et il n'y a aucune autre limite admissible que le zéro absolu...

Heureusement cette théorie est complètement fausse et on peut vivre en s'exposant sans crainte (comme dans le Montana) et même avec des bienfaits, jusqu'à 80 000 Bq/m3 à l'occasion de cures (jusqu'à 50 h).

Sous la pression de l'IRSN, Crii-rad et cie, s'appuyant sur la base scientifique fausse de la RLSS, on va donc diminuer d'année en année la dose de radon considérée comme admissible, jusqu'à ce qu'elle devienne quasi-impossible à respecter tellement elle sera basse et on fera alors apparaitre le ridicule de la situation et l'absurdité de vouloir interdire un gaz bienfaisant qu'on trouve pourtant partout dans la nature et auquel nous sommes parfaitement adaptés à doses raisonnables.

Résultat, l'IRSN gâche ainsi de précieuses ressources mais se plaint curieusement avec l'ASN d'un manque de 200 postes pour exercer ses missions. Bien qu'il n'ait pas pris en compte de rapport parlementaire (1) qui l'enjoignait de réformer son organisation inefficace, l'ASN retarde pendant ce temps à donner ses réponses sur le générateur du Bugey ou sur la cuve de l'EPR de Flamanville, mettant en danger nos exportations d'EPR à Taishan (Chine).

Quel journaliste scientifique explique tout cela ?


(2) : Texte co-rédigé par Bruno Comby - AEPN.

Rappel imagé du sens des unités Becquerel, Gray, Sivert

 

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