mercredi 7 octobre 2015

Baisse du nombre d'abeilles: que nous dit en fait la science ?

Au premier abord , on ne peut qu'être convaincu que les insecticides tuent les insectes... Comme leur nom l'indiquent. Pourquoi chercher de combien puisque ça parait évident ? 



Mais a-t-on le droit d'avoir une opinion tant qu'on a pas questionné l'état de la science et son degré de probabilité de connaitre la réponse avec un minimum de précision ?
Et si tout dépendait de la dose ? Qu'en sait-on ?

Difficile sujet car il convoque fortement notre imaginaire; puisqu'on nous dit que, sans abeille, l'humanité disparaitrait en quelques années faute de pollinisation.

Mais est-ce être pro-lobby que de vouloir savoir la vérité ?

C'est ce que suggère cette pétition ? juste ennemi ou ami...

"Bayer: abandonnez les poursuites! | "SumOfUs http://action.sumofus.org/fr/a/bayer-bees-lawsuit-french/

Doit-on soutenir cette pétition ? L'Europe est-elle completement corrompue ? Doit-on virer les élites et mettre des dictateurs plus honnetes à la place, qui eux resoudront les problèmes sanitaires ? Ou mettre des citoyens tirés au sort pas vraiment plus honnetes, mais plus vite dupables car ils n'y connaissent rien à la gestion de la cité ?


Et si la réponse était : non ce n'est pas Bayer qui tue largement les abeiles... Serait-on humilié de le reconnaitre ?

L'honneteté intelectuelle doit nous guider. Qu'on soit pour ou contre l'industrie, ne soyons pas hypocrites. Nous profitons à chaque instant de sa productivité. Le tiers monde souffre et nous envie. Donc veillons à son meilleur encadrement possible, si ce n'est pas déjà le cas, mais gardons lui le bénéfice du doute et enquétons. Sans devenir naïf bien sûr.

En l'occurence la reponse à la question est plutot établie: non Bayer n'est pas le principal responsable de la baisse du nombre d'abeilles en Europe

Bien sûr chacun peut constater localement, occasionnellement, qu'un épandage excessif peut ponctuellement décimer une colonie d'abeille. Pour autant quel impact à grande échelle ?

Et si Bayer était un bouc émissaire qui en arrange certains ? Le mobile ? pour remettre en question sans nuance le modèle productif actuel. 
Ne pas creuser la question scientifique est confortable et permet d'attirer dans ses filets associatifs, électoraux et médiatiques tous les ecolos, bobos et indécis du pays.

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Voici une nuanciation tentant de modérer la tendance occidentale à la pensée binaire :

La diminution du nombre d'abeilles serait en fait multifactorielle.

Elle serait dûe selon la meilleure probabilité :

- aux aléas climatiques, 
- au frelon asiatique, 
- aux méthodes de traitement des maladies par les apiculteurs,
- aux champignons, bactéries, virus, induits par la monoculture
- à la disparition des haies qui affecte leur système immunitaire,

et en fait pas notablement aux insecticides. 

Sans ces cofacteurs, les insecticides bien utilisés passeraient presque inaperçus.

Je pense que ces articles ci dessous introduisent enfin de la nuance dans la réflexion :

Pour en savoir plus : 

http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2010/01/21/01030-20100121ARTFIG00504-l-alimentation-des-abeilles-impliquee-dans-leur-mortalite-.php




http://alerte-environnement.fr/2015/03/25/mortalite-des-abeilles-propagande-et-realite/



Alors agissons pour infléchir les conditions de vie des abeilles : 

- reconstituons des haies quand c'est possible, 

- corrigeons les variations saisonnières dans les statistiques en regardant les données sur une durée suffisante,

- diversifions les espèces végétales.

Et pour poursuivre l'analyse, exigeons une presse de qualité, se gardant du sensationalisme facile.

Bien sûr les insecticides sont à manipuler avec precaution. Mais gardons à l'esprit que l'Homme est en concurence avec la nature sauvage et que la confrontation doit être régulée, de façon naturelle quand c'est possible. 

La productivité agricole ne peut à ce jour se passer d'incecticides, sauf à laisser s'effondrer sa productivité. Impliquant un coût social proportionnel. Cette réalité nous déplaît et nous la refusons.

Pour l'avenir, espérons que le progrès fera progresser des alternatives. (Certains comptant sur les OGM.).

Alors continuons à mieux former les agriculteurs et reglementer l'usage des insecticides. Convertissons les espaces publics au bio quand c'est envisageable. Et limitons les insecticides pour les particuliers car ils peuvent avoir la main lourde.

Et surtout soutenons le développement de la profession d'apiculteur, service public insuffisamment reconnu et bien peu rentable. Défiscalisation, microcrédit et taux 0%, remplacement du sucre par du miel dans les cantines, introduction de label qualité pour plus d'équité à l'importation vers la France,...


Alors désormais adoptons le reflexe ? "Je m'interdis d'avoir une opinion, j'enquete à charge et à décharge avant de conclure" ?

Autres sources:

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